Marc Gagnon: «On ne s'en va nulle part»
Simon Drouin - La Presse - 13 mars 2009
«Ça fait six ans que je ne dis rien, que je suis tanné. On ne s'en va nulle part et on dirait que personne ne réagit. Je trouve ça tellement triste.»Marc Gagnon, le plus grand médaillé masculin de l'histoire olympique canadienne, sait qu'il ne se fera pas d'amis en critiquant son ancien milieu. Analyste à la télé aux derniers Jeux olympiques de Turin, il avait préféré jouer la carte de la diplomatie. Mais là, il en a marre. Les résultats de l'équipe canadienne aux récents Mondiaux de Vienne ne l'ont pas impressionné. Et il a décidé de parler, sollicitant un entretien avec La Presse, dimanche.
«À un moment donné, tu te fatigues de dire que ça va bien, que le monde fait un bon travail. Sincèrement, j'ai frappé un mur cette année et j'ai fait: 'je suis écoeuré'», a expliqué Gagnon, retraité depuis son triomphe aux Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002. «Avec le talent qu'il y a dans l'équipe présentement, hommes et femmes, ça ne se peut pas qu'on ait seulement gagné ça en six ans. C'est un gaspillage de talent. On ne progresse pas, on régresse.»
Sans mettre en cause l'engagement des athlètes et entraîneurs, Gagnon remarque l'absence d'une étincelle qui forcerait tout le monde à puiser dans ses dernières réserves à l'entraînement. «Selon les commentaires que j'ai eus, il y a un manque de motivation dans l'équipe nationale, a soutenu le quintuple médaillé olympique. On a une équipe amorphe qui patine pour patiner.»
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RDS - 13 mars 3009
Ce dernier a déclaré à "La Presse" qu'il y avait un "gaspillage de talent au sein de l'équipe et que celle-ci ne progresse pas, mais régresse."
Marc Gagnon s'inquiète pour le patinage de vitesse canadien
3 commentaires:
À Marc Gagnon
Comment peux-tu parler ainsi de Jae Sue Chun, alors que tu me connais probablemrnt que le quart de son extrême.
Aux Etats-Unis, il a carte blanche sur tout et c'est probablement pour cette raison qu'il a préféré quitté car notre culture ne lui aurait pas permis de faire ce qu'il fait aux États-Unis.
C'est triste pour certains coachs canadiens de penser qu'ils sont les meilleurs, à quel âge arrête-il de patiner les coréens, pourquoi....pose-toi cette question
Regarde où en sont rendus certains patineurs américains, le top est un junior qui vient directement de la californie et qui sera probablement suivi d'un second, la saison prochaine......
De quelqu'un qui parle en connaissance de cause....
Sortie intéressante de Marc Gagnon!
Je ne suis pas sûre où il veut en venir exactement. Cherche-t-il un emploi d'entraîneur ou souhaite-t-il secouer l'équipe?
Le Canada prouve qu'il demeure une force mondiale sur 500m et le relais en courte piste et ce, depuis des années. Atteindre les sommets est une chose, y demeurer en est une autre! Pas beaucoup de pays sont capable de dominer un sport pour une si longue période. Juste à regarder en longue piste... Où sont les Allemandes et les Hollandais dernièrement? Pourtant ils dominaient la longue piste depuis de nombreuses années...
Je lève mon chapeau aux Hamelin, Tremblay, Roberge et Cie qui nous rendent fière d'être québécois.
Je souligne aussi la progression remarquable de l'équipe américaine sous la direction de Thibault et Daignault, 2 québécois qui profiteraient sûrement à notre équipe canadienne.
Bravo à Marc!
Il a su cerner le problème de l'extérieur. Comme il dit, le crédit revient aux athlètes en place actuellement qui, malgré un système désorganisé, lourd et essoufflé, réussissent à se maintenir la tête hors de l'eau.
Marc l'a bien dit: ces athlètes ont énormément de potentiel. Mieux encadrés, et surtout mieux entraînés, nous savons tous (les experts, pas les profanes et surtout pas les simples spectateurs « zoo-lympiques ») ce qu'ils seraient capables d'atteindre. Devant notre riche histoire, la seule récompense dont ils devraient se contenter devrait être la médaille d'or, dans chacune des distances. La faute ne revient pas aux athlètes, qui se défoncent corps et âme, tous les jours, sans exception.
La faute ne revient pas non plus aux entraîneurs en place. Ils font leur possible. Par contre, le "possible" n'est plus suffisant à ce niveau. Comme les athlètes, ils doivent se défoncer à chaque jour, ce que peu d'entre eux sont en mesure de faire (certains le font, mais sont mal utilisés). Malheureusement, ce ne sont pas tous les entraîneurs qui sont qualifiés pour être de ce niveau, tout comme ce ne sont pas tous les athlètes qui le sont...
Je crois que la faute revient surtout au personnel administratif, ceux qui ont choisi ces entraîneurs et cette structure, et qui ont décidé de les maintenir malgré les tourmentes et mauvais résultats (une médaille d’argent au relais est un mauvais résultat. 7 en une saison, c’est lamentable…). Une structure lourde et dépassée, qui attache les mains des entraîneurs. Une structure qui ne permet pas à ceux-ci d'exploiter leur plein potentiel. Pas étonnant que devant cette situation, le Canada ne réussisse pas à recruter et garder les meilleurs entraîneurs du monde.
Les meilleurs entraîneurs du monde ne sont pas nécessairement des coréens qui décident de quitter aux USA après un bref séjour au Canada. Ce sont peut-être d’anciens athlètes canadiens, issus de cette glorieuse période de notre sport, qui devant cette situation, préfèrent actuellement s'adonner à des activités professionnelles dans lesquels de meilleures perspectives leurs sont offertes, ou préfèrent entraîner d’autres équipes. Même l’illustre Marc Gagnon, s’il avait la capacité de devenir un grand entraîneur (ce que je ne crois pas, mais espérons-le), n’aurait pas « toughé » longtemps dans le système actuel.
Pensez-y : qu’est-ce que serait notre équipe nationale actuelle sans les Hamelin, Roberge, Jean, Tremblay, Vincent, et autres patineurs dont le potentiel déborde, parce qu’ils quittent le sport ou patinent pour une autre équipe, en raison d’un manque de support financier et matériel de notre association. Et bien c’est exactement ce qui arrive avec nos entraîneurs.
Encore une fois Bravo Marc ! Ta sortie permettra de faire réagir certains « aristocrates » de notre sport qui ne sont là qu’en raison du prestige et du statut financier que notre association peut leur apporter. Au pire, lorsque les projecteurs braqués sur nos athlètes en raison des JO de Vancouver s’éteindront, ceux-ci déguerpiront vers d’autres cieux plus radieux, et seuls les vrais passionnés resteront.
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